Ale texte au centre /au début /au milieu.
Bensuite, juste derrière, juste après, son auteure.
Ctous les mots du texte, de l’auteure sonnent entre le collectif du
plateau et l’assemblée de la salle.
Dmais, aimer assez un texte pour lui faire sa fête /le torturer /le
traiter mal.
Etous les moyens du théâtre pour mener au plateau, au public, le
plus de textes d’aujourd’hui.
Ftous les textes d’aujourd’hui.
Grendre proches /familiers les textes et les auteures d’aujourd’hui
à toutes les spectatrices d’aujourd’hui.
Htoujours dire qu’un auteur peut être une auteure, un acteur une
actrice, un metteur une metteure, des spectateurs des spectatrices.
Iouvrir les rangées du théâtre à toutes les spectatrices
d’aujourd’hui. élargir, ouvrir les catégories de spectatrices pour
préparer /fabriquer les spectatrices de demain.
Jtraiter les textes en bons sauvages.
Kfaire des choses /fabriquer, plutôt que recevoir. donner à voir,
plutôt qu’accueillir. faire entendre /donner à entendre, plutôt que
prêter des planches.
Lcultiver un mystère /laisser des interrogations /faire une place
entre les phrases et les mots, ne pas tout donner à voir. laisser
penser /imaginer.
Mélargir le cadre de scène avec des images. approfondir le plateau à
coups de massue.
Nmettre du blanc /peindre une page blanche.
One pas participer à l’affirmation brûlante du moi. ne pas donner sa
propre parole à entendre /à s’étendre au plateau /à se voir à la
scène comme si on n’était pas sortie de chez soi, comme on aurait pu
se voir à la télé. se voir un peu au-dessus /un peu plus large /un
peu plus grande, plutôt que juste en face.
Pfaire des textes qui laissent des places aux actrices, aux
spectatrices, aux metteures en scène.
Qprivilégier celles qui ne disent pas tout contre celles qui savent
tout.
Rmais, faire une place aux textes, aux auteures.
Sdonner à voir le lent travail des subjectivités successives: au
début /à l’origine, un texte, une prise sur le monde, celle de
l’auteure, traversée par une metteure en scène, habitée par des
actrices, interprétée par une assemblée de spectatrices. le travail
et le retravail, sur un même point, dans des temps, des formes et
des matières différentes, avec, comme point d’origine, et pas comme
poing fermé, le travail achevé mais pas terminé d’une auteure, qui
pose le point de fixation à une question: la poignée à la valise.
Tplutôt que laisser une place: poser un défi /forcer à se déplacer
/remettre en cause les catégories du processus de création /de la
machine /du travail du théâtre.
Uremettre les auteures dans la fabrique du théâtre. engager des
auteures dans le quotidien du théâtre. les mettre à toutes les
places qu’elles peuvent occuper: rédactrices, dramaturges,
animatrices d’ateliers… et, mais, surtout, auteures de textes qui se
jouent.
Vlaisser une trace de notre temps avec les textes de notre temps.
comprendre notre temps par les mots que nous donnons à entendre.
notre trace reste dans le texte.
Wet rire, avec légèreté, du poids des mots.
Xlaisser des lettres pour la suite.
Yreprendre du début.
Zpoint.