Matteo Emilio Baldi

Matteo Emilio Baldi est né à Aarau en 1990. Après avoir étudié le journalisme à l’Université de linguistique appliquée à Winterthur, il travaille comme journaliste indépendant et publie des articles entre autres dans le TagesWoche (Bâle), le Wochenzeitung (Zürich) et Watson. Ses premiers pas dans le monde littéraire le conduisent à l’Institut littéraire suisse de Bienne en 2016. En 2020-21, il est sélectionné pour l’atelier d’écriture scénique Dramenprozessor, où il développe sa première pièce, Spaghetti bona fide. Matteo Emilio Baldi écrit désormais principalement du théâtre et de la prose. Il est actuellement au bénéfice d’une bourse de recherche de l’Aargauer Kuratorium pour un projet de prose, Am Wasser, Leben.

© Le Quartanier – Justine Latour

Guillaume Corbeil

Auteur québécois, Guillaume Corbeil a écrit des livres (L’art de la fugue, Brassard, Trois princesses), des pièces de théâtre (Cinq visages pour Camille Brunelle, Tu iras la chercher, ainsi qu’Unité modèle, mis en scène par Manon Krüttli au POCHE /GVE en 2016-17) et il se lance aujourd’hui dans la scénarisation (Lost Paradise Lost, À tous ceux qui ne me lisent pas). En 2019, il signe une adaptation pour la scène du célèbre roman d’Aldous Huxley, Le meilleur des mondes, et en 2020, Pacific Palisades, un faux documentaire questionnant notre besoin de fiction. Sa pièce Cinq visages pour Camille Brunelle s’est vue décerner le prix de la critique pour le meilleur texte, le prix Michel-Tremblay et le prix du public au festival Primeurs, à Saarbrücken en Allemagne. Avec À tous ceux qui ne me lisent pas, il a remporté l’Iris du meilleur scénario au Gala Québec Cinéma.

© Mali Lazell

Julia Haenni

Julia Haenni est née en 1988 en Argovie et travaille comme auteure, interprète et metteure en scène en Suisse et en Allemagne. Après des études en Sciences théâtrales et de Littérature allemande aux universités de Berne et de Berlin, elle étudie la mise en scène à la Haute École des arts de Zurich. Elle cofonde en 2010 la compagnie das Schaubüro et fait dialoguer genres, formats et méthodes en travaillant avec des amatrices, des professionnelles, des adolescentes et des enfants. Ses explorations artistiques la mènent sur de nombreuses scènes suisses alémaniques, notamment à la Gessnerallee Zürich, au Theater Marie à Aarau, au Schlachthaus à Berne, et au Théâtre Winkelwiese Zürich. Sa pièce Frau im Wald est sélectionnée en 2019 pour le concours d’auteures Heidelberger Stückemarkt et au Festival de théâtre de Mexico. En 2018-19, dans le cadre de la bourse Stück Labor, elle est auteure en résidence au Konzert Theater de Berne, où elle écrit sa pièce femme disparaît (versions) ; celle-ci remporte le prix de littérature du canton de Berne. En 2019, elle participe au studio européen du Centre national des écritures du spectacle de la Chartreuse, et devient co-directrice du Theater Junge Marie à Aarau.

© Robert Frank

Rebekka Kricheldorf

Rebekka Kricheldorf est née en 1974 à Fribourg-en-Brisgau. Après des études de romanistique à l’Université Humboldt de Berlin, elle suit la formation d’écriture scénique à l’Académie des Arts de Berlin. En 2004, elle est auteure en résidence au Théâtre National de Mannheim, et dramaturge-auteure en résidence et membre de la direction artistique du Theaterhaus Jena de 2009 à 2011. Elle reçoit de nombreux prix pour ses pièces, qui sont notamment montées au Staatstheater de Kassel, au Stadttheater de Berne, au Schauspielhaus de Hambourg et au Théâtre d’Osnabrück. Villa Dolorosa (2009) et Testostérone (2013) sont présentées dans le cadre des Journées des Auteures du Deutsches Theater de Berlin, et Rebekka Kricheldorf est nominée deux années de suite pour le Prix du Théâtre de Mülheim. Au POCHE /GVE, ses pièces Extase et Quotidien et Villa Dolorosa sont mises en scène par Guillaume Béguin lors de la saison_unes, sloop1/comédies allemandes et plus récemment, Fräulein Agnès est mise en scène par Florence Minder au cours de la saison faire_durer.

FK

Franz Xaver Kroetz

Franz Xaver Kroetz est un auteur, dramaturge, acteur et réalisateur allemand. Dans les années soixante, il travaille notamment comme chauffeur, infirmier et coupeur de bananes dans une usine avant de se diriger vers le théâtre et le cinéma, faisant ses premiers pas d’acteur avec Rainer Werner Fassbinder. Influencé par les textes qu’il rencontre ainsi et notamment l’œuvre d’Ödön von Horváth, il se met à écrire. En 1971, sa première pièce, Heimarbeit, est jouée au Kammerspiel de Münich. Certaines scènes provoquent des réactions violentes et les représentations sont perturbées par des manifestations organisées par l’extrême droite. Il ne s’agit pas moins d’un succès, et la revue Theater heute y voit la pièce la plus importante de 1971. C’est le début d’une carrière prolifique, au travers de laquelle Kroetz s’attache à dénoncer la misère sociale et dépeindre le quotidien des « sous-privilégiées ». Claude Yersin est un des premiers à faire connaître les pièces de Franz Xaver Kroetz en France, grâce à sa mise en scène de Wunschkonzert (Concert à la carte) à la Comédie de Caen en 1973. Jacques Lassalle lui emboîte le pas, montant Heimarbeit (Travail à domicile) au Studio-Théâtre d’Annecy en 1976. Franz Xaver Kroetz continue toujours à écrire des pièces, des poèmes, des scénarios et des romans.

© Caroline Bijl

Magne van den Berg

Magne van den Berg est née à Enschede aux Pays-Bas en 1967. Elle étudie le théâtre et l’écriture dramatique au Conservatoire d’Amsterdam. Elle commence par écrire et jouer dans ses propres spectacles, avant de se consacrer entièrement à l’écriture en 2006. En 2008, elle remporte le Prix H.G. van der Vies pour sa pièce De lange nasleep van een korte mededeling.

Sa pièce Met mijn vader in bed (wegens omstandigheden) est sélectionnée en 2014 pour le festival Neue Stücke Festival Wiesbaden et nominée pour le prix littéraire Taalunie Toneelschrijf – prix qu’elle remporte en 2016 avec Ik speel geen Medea.

Edward Albee

Edward Albee (1928-2016) est un auteur dramatique américain dont l’œuvre prend racine dans les milieux artistiques avant-gardistes et bohèmes du Greenwich des années 1950, à New York. Sa pièce la plus célèbre, Qui a peur de Virginia Woolf? (1962) est jouée partout dans le monde et son adaptation au cinéma par Mike Nichols en 1966 est couronnée de plusieurs oscars, dont celui de la meilleure actrice pour l’interprétation d’Elizabeth Taylor. Souvent comparé à Harold Pinter pour son théâtre de l’absurde, Edward Albee met en scène l’échec du rêve américain et les travers de la société moderne. Ses personnages tourmentés et grinçants, parfois grotesques, n’en restent pas moins touchants de par leur vulnérabilité. Entre autres distinctions, il remporte notamment trois Prix Pulitzer pour des œuvres dramatiques, la Médaille nationale des Arts et le Special Tony Award for Lifetime Achievement, la plus haute distinction théâtrale aux États-Unis, pour l’ensemble de sa carrière en 2002.

RF

Rainer Werner Fassbinder

Rainer Werner Fassbinder (1945-1982) est un réalisateur, auteur, metteur en scène et acteur allemand dont la carrière connaît un très grand succès à la fin des années 1960. Figure incontournable du nouveau cinéma allemand, il est à la fois l’un des artistes les plus controversées de la République fédérale d’Allemagne et l’un des dramaturges allemands du XXe siècle les plus jouées au niveau international. Son œuvre, prolifique, iconoclaste et visionnaire compte une quarantaine de films, une quinzaine de pièces de théâtres et pièces radiophoniques. Sa carrière compte aussi de très nombreuses collaborations artistiques en tant que scénariste, acteur ou metteur en scène, notamment avec l’Antiteater, la troupe de théâtre qu’il fonde en 1968. Soucieux de toucher un large public, l’œuvre plurielle de Fassbinder questionne nos libertés, représente l’aliénation propre aux conflits de classe, et dénonce la résurgence de la terreur dans la société néocapitaliste et consumériste allemande de l’après-guerre. 

© Andrej Reiser

Max Frisch

Max Rudolf Frisch naît en 1911 à Zürich. En 1930, il commence des études d’allemand à l’Université de Zürich, mais doit les abandonner à la mort de son père en 1933. En 1934, il écrit son premier roman, Jürg Reinhart. Ses difficultés financières le poussent à reprendre les études en 1936, cette fois en architecture à l’École polytechnique fédérale de Zürich (EPFZ). Dès lors, et pendant une quinzaine d’années, Max Frisch mène une double carrière d’architecte et d’écrivain. En 1942, il gagne la mise au concours pour la construction d’une piscine publique à Zürich (aujourd’hui rebaptisée la Max-Frisch-Bad) et ouvre alors son propre bureau d’architectes. En 1947, il fait la connaissance de Bertolt Brecht et Friedrich Dürrenmatt, avec lequel il entame une longue correspondance épistolaire. Dans les années 50, il abandonne son activité d’architecte pour se consacrer entièrement à l’écriture. Dans les années qui suivent, il vit notamment à Rome (aux côtés d’Ingeborg Bachmann), au Tessin, à Berlin, à New York et à Zürich. Il écrit des pièces de théâtre – dont Als der Krieg zu Ende war (1949), Don Juan oder die Liebe zur Geometrie (1953), Biedermann und die Brandstifter (1958), Andorra (1961) et Biografie (1967) – ainsi que des romans, dont Homo Faber (1957), Mein Name sei Gantenbein (1964), Montauk (1975) et Der Mensch erscheint im Holozän (L’Homme apparaît au Quaternaire, 1979). Il meurt en 1991 à Zürich.

© foto keyston

Patricia Highsmith

Patricia Highsmith (1921-1995) est une romancière américaine, célèbre pour ses thrillers psychologiques. Son premier roman, L’inconnu du Nord-Express, est publié en 1950 et porté à l’écran par Alfred Hitchcock dans un film culte au titre homonyme. Maîtresse de l’humour noir et du suspense, elle excelle dans la rédaction de nouvelles macabres et satiriques. Parmi ses grands succès, Le talentueux Mr. Ripley, sorti en 1955, marque le début d’une saga de quatre romans mettant en scène Tom Ripley, meurtrier affable et amoral dont les aventures sont également adaptées au cinéma. Quelques années auparavant, son éditeur censure son deuxième roman, Carol, qui met en scène une relation amoureuse entre deux femmes, et l’oblige à le publier sous le pseudonyme de Claire Morgan. Republié au Royaume-Uni sous son vrai nom, il devient un ouvrage culte de la littérature lesbienne. Après avoir quitté les États‑Unis, Patricia Highsmith s’établit en Angleterre, en France et en Suisse, où elle passe les quinze dernières années de sa vie en solitaire, à l’écart des interactions sociales.

CR

Charles-Ferdinand Ramuz

Charles-Ferdinand Ramuz naît à Lausanne en 1878. Après avoir obtenu sa licence ès lettres à l’Université de Lausanne, il se rend à Paris pour poursuivre une carrière d’écrivain. Durant plus de dix ans, Ramuz partage son temps entre la Suisse romande et Paris, où il publie en 1905 son premier roman, Aline, suivi de Jean-Luc Persécuté en 1909. En 1913, il épouse Cécile Cellier, une peintre suisse établie à Paris, et rapidement naît leur premier enfant. En 1914, juste avant le début de la guerre, la famille retourne s’installer en Suisse. La même année, Ramuz participe à la fondation des Cahiers vaudois, dont il rédige le manifeste (Raison d’être), dans lequel il exprime sa volonté de créer une langue qui se rapproche de l’oralité et de l’émotion. Les libertés qu’il prend avec la langue française lui valent l’hostilité des critiques, qui l’accusent de mal écrire « exprès ». Malgré cela, en 1924 Grasset lui propose un contrat d’édition, consolidant sa réputation. En 1930, il est lauréat du Prix Romand. La période de l’entre-deux-guerres est celle de la consécration de Ramuz, qui publie successivement trois de ses romans “valaisans”: Farinet (1932), Derborence (1934), et Si le soleil ne revenait pas (1937). En 1946, il publie son dernier livre, Servants et autres nouvelles. Il meurt en 1947 à Pully.

© Valerie Cossy

Alice Rivaz

Alice Rivaz (née Alice Golay) est née à Rovray en 1901. Après des études de musique au Conservatoire, elle suit une école de sténodactylographie. Elle s’établit à Genève et fait toute sa carrière comme fonctionnaire internationale au Bureau International du travail (BIT), ce qui ne lui laisse que peu de temps pour sa vocation littéraire. Il faut la guerre et la suspension des activités du BIT à Genève pour qu’elle puisse s’y consacrer. Elle écrit alors ses premiers romans : Nuages dans la main qui paraît en 1940 grâce à la recommandation de Charles-Ferdinand Ramuz, Comme le sable (1946) et La Paix des ruches (1947). Elle obtient en 1942 le prix Schiller. Ayant repris son activité au BIT en 1946, Alice Rivaz prend sa retraite anticipée en 1959, afin de se consacrer entièrement à l’écriture. Refusant le mariage, elle voue sa carrière artistique à la dénonciation de la fragilité des classes sociales démunies et à l’engagement pour l’autonomie des femmes. Lors de sa deuxième phase d’activité littéraire, elle publie notamment Sans alcool (1961), Le Creux de la vague (1967), De mémoire et d’oubli (1973), Jette ton pain (1979), dans lequel elle évoque son enfance, sa jeunesse et ses débuts en littérature, et son journal Traces de vie en 1983. En 1980, elle reçoit le Grand Prix C.F. Ramuz. Elle décède à Genève en 1998.

Tennessee Williams

Tennessee Williams (1911-1983) est un écrivain, dramaturge et poète américain né d’une famille modeste dans le Mississippi. Ses pièces ont notamment été immortalisées au cinéma par les plus grandes stars de son époque telles que Vivien Leigh, Elizabeth Taylor, Katharine Hepburn, Marlon Brando, Paul Newman ou encore Richard Burton. Sa carrière décolle en 1945 avec la sortie de sa pièce La ménagerie de verre, puis avec l’adaptation à Broadway d’Un tramway nommé Désir, mise en scène par Elia Kazan en 1947 et reprise partout dans le monde. Élu meilleur dramaturge du XXe siècle par Time Magazine,il reçoit le Prix Pulitzer pour cette pièce ainsi que pour La Chatte sur un toit brûlant, en 1955. Excentrique et passionné, Tennessee Williams a vécu avec excès, à l’image de son œuvre. Toujours en mouvement, il a notamment habité en Floride, à la Nouvelle-Orléans, en Italie et a côtoyé les artistes les plus talentueuses de sa génération telles que Jean Cocteau, Carson McCullers, Françoise Sagan, Gore Vidal ou Truman Capote. Il est à ce jour l’auteur américain le plus joué en francophonie.