// Chaque nuit, Pecola priait pour avoir des yeux bleus. Elle avait onze ans et personne ne l’avait jamais remarquée. Mais elle se disait qu’avec des yeux bleus tout serait différent. //
Se décaler, faire un pas de côté, regarder le monde par un autre prisme, entrer dans une langue-monde qui décrit le réel et ses disparités tout en lui donnant sa part de lumière et d’échappées poétiques.
C’est ce que je veux vous proposer en vous emmenant dans l’écriture de Toni Morrison, écrivaine afro-américaine engagée, dont, ni la reconnaissance internationale, ni le prix Nobel, ne sont parvenu à altérer ses passions. Je veux vous emmener sur cette terre où le langage, les mots, ont la capacité de dépasser l’ordinaire qu’ils décrivent. Il s’agit un peu d’orfèvrerie et beaucoup d’humanité.
Le regard des enfants y est capital, leur étonnement, mêlé à l’incompréhension du fonctionnement des adultes, nous plonge dans des souvenirs lointains où le monde recelait encore bien des mystères, parfois cruels, parfois magiques, parfois indéchiffrables.
