C’est à ce moment précis que mon cœur s’est serré

12.05.2022
Par Alexandra T., comité de spectatrices

J’aurais voulu écrire un joli texte pour dire merci. Merci pour cette pièce, cette mise en scène, cette bande son. Merci aux comédiennes. Mais me voilà presque aussi laconique que Gaby. Alors que j’avais les yeux tout embués au moment où la lumière s’est éteinte pour sonner la fin de la pièce. 

Alors en vrac, parce que cela, je ne l’oublierai pas :

Il y a les comédiennes qui forment un duo « moi en jupe toi en pantalon »

Il y a la chaise pliante arborant fièrement « Valais gravé dans mon cœur ». 

Il y a Dom qui dit « Fais-toi un peu jolie ».

Il y a Gaby qui demande « Est-ce qu’ils ne nous auraient pas oubliées ? ».

Il y a les silences. « C’est important le silence, le silence des choses ».

Il y a des chemises, des vestes, un short, du sucre, des bottes, des souvenirs dont on ne parle à peine, des odeurs d’homme violent. Il y a aussi des tâches sur les jupes, de l’alcool bu dans des tasses, des choses qui disparaissent. Et toujours cet imperméable dont on devrait se débarrasser.

On se demande si on aurait fini par mourir sous les coups si on ne s’était pas enfuie.

Et puis surtout on se demande : « on peut commencer à profiter » ? C’est Dom qui le demande. Et Gaby qui répond, toujours aussi laconique : « oui ». 

C’est à ce moment précis que mon cœur s’est serré. 

Il y a les injonctions, la violence. Mais il y a aussi l’espoir. Et comme on finira bien par devoir mourir, autant mourir en chantant jusqu’au bout, comme dans une chanson de Dalida.

Alexandra T., comité de spectatrices